Un petit Godard présente les idées (non-conventionnelles) sur l'art de Jean-Luc Godard.
Tirées des œuvres complètes et entretiens de Jean-Luc Godard,
Montage et mise en scène : Jean-Michel Potiron ; Interprétation : Léopoldine Hummel.
Co-réalisation : Théâtre à tout Prix de Besançon ; Compagnie Mala Noche de Besançon ; Festival de Caves de Besançon ; avec les soutiens : Ville de Besançon ; Conseil Général du Doubs.
Depuis sa création au festival de Caves de Besançon en 2013, ce spectacle a été joué 16 fois aux 2Scènes - Scène nationale de Besançon (25) ; Caveau du Café littéraire de Saint-Louis (68) ; Centre de Culture ABC de la Chaux-de-Fonds (Ch)… D’autres dates sont prévues…
Chaque idée présentée est "dérangeante".
Par exemple, lorsque Jean-Luc Godard affirme qu'il faudrait trois ou quatre ans pour faire un film. Que dit-il, sinon qu'il faut du temps pour faire œuvre d'art, que nous ne pouvons pas travailler à toute allure ? C'est dérangeant. Car quel producteur aujourd'hui a les moyens de financer le tournage d'un film qui durerait trois ou quatre ans ? Et Godard nous questionne : si nous ne le faisons pas, quelle est la profondeur, la force, la pertinence de l'œuvre que nous réalisons ? On peut appliquer cette idée à toutes les autres disciplines artistiques : théâtre, arts plastiques, littérature, etc.
Autre idée dérangeante. Quand il dit qu'en faisant du cinéma, il pense faire de la philosophie. Dans la vaste entreprise de divertissement de masse qu'est devenue aujourd'hui une certaine catégorie de cinéma, n'est-ce pas dérangeant qu'un réalisateur affirme qu'il fait de la philosophie ? Quel spectateur aujourd'hui attend de la philosophie au cinéma ? Il y en a bien sûr, mais en quelle quantité ?
Autre idée dérangeante : Quand Godard déclare qu'il préfèrerait faire des bandes annonces plutôt que des films. Que dit-il ? Qu'il veut modifier les formes. Or, les changements de formes - toujours beaucoup plus difficiles à réaliser que les changements de fond - ont toujours dérangées les habitudes des spectateurs.
Etc.
Il n'y a pas d'histoire. Nous en avons créé « une ». Un personnage, Jean-Luc Godard (interprété par une jeune femme : Léopoldine Hummel. Pourquoi pas ?) a réuni son équipe : il y a le scénariste, le monteur, l'éclairagiste, le sonorisateur, un interprète, mais aussi le distributeur, puis encore un spectateur, et aussi... sa voisine, etc. (toute la société est convoquée) Face à l’assistance, il procède au plaidoyer de ses conceptions et manières de travailler.